Auteur : Jean-Michel Demard
Participants : Albert, Fabien, Michel, Paul, Hélène, Christopher, Gilles et moi, Jean-Michel.
Je suis de retour en tant que scribe, alors j’en profite pour glisser cette introduction : bienvenue dans mon pays natal, au pied de la chaîne des Aravis et de cette fameuse Tournette, 2400 m environ, que j’ai arpentée à ski de randonnée dans mon adolescence ! Quel clin d'œil pour moi de reprendre cette discipline trente ans après, dans ces lieux qui vibrent pour moi. Merci le CAF Clermont-Auvergne et merci Albert !
Temps magnifique, stable et risque d’avalanches faible pour cette journée.
Naturellement, le test DVA émission/réception est quand même effectué.
Le faible niveau nivologique oblige à une approche à pied plus conséquente, mais qui permet aux nouveaux comme moi d'échanger avec le groupe : enfants, loisirs, métiers, passions, tout y passe dans cette bonne ambiance d’une journée prometteuse. Et puis, il faut en profiter tant que le souffle le permet ! Premier obstacle et doute au niveau d'une rupture de pente : Albert se rend compte que nous ne sommes plus sur le bon chemin. Nous tentons de rejoindre celui-ci : 200 m au sud.
Deux groupes se forment, chacun conduit par un cadre CAF (Albert et Fabien), afin de trouver le bon passage. Je fais partie de celui d'Albert, avec Michel, Christopher et Gilles. Nous arpentons un thalweg praticable, assez escarpé, mais sans arbre et rendant la progression plus efficace. Une belle suée quand même... Nous sortons du thalweg avec joie et nos jambes, certes ! Nous venons d'ouvrir une nouvelle voie : ce sera donc à l'unanimité « la voie Albert ». Nous retrouvons alors trois choses : le second groupe avec lequel nous étions en contact régulier, la trace et le moral !
La pause graines, fruits secs, glucoses en tout genre et liquide de bienfaisance s'immisce en toute évidence. Le temps est superbe, la vue se dévoile sur la chaîne des Aravis, du Charvin à la Pointe Percée, qui borde en écharpe la chaîne du Mont-Blanc. Rapidement, elle se cantonne à nouveau à la pointe de nos skis, chacun à son rythme, mais avec des points d'attente.
Nous voilà à +1300 m de dénivelé au pied du dernier mur au sud du fauteuil de la Tournette. Mais voilà, le thalweg a laissé des traces dans les fibres musculaires... Seuls Fabien et Albert le gravissent : bravo ! Pendant ce temps, le camp de base se prépare doucement à la descente, au soleil généreux et devant cette scène paysagère extraordinaire qui s'offre à nous.
La descente se déroule en trois phases classiques. D'abord, combes en altitude avec de la neige fraîche, le pied ! Puis, petit à petit, la transformation de la neige jusqu'au classique vibromasseur des jambes sur neige dure traffolée (1). Nous récupérons cette fois-ci le bon itinéraire à l'entrée de la forêt, mais avec une neige gelée dans un chemin étroit et bosselé par le nombre de passages. Hop, passage aux crampons avec initiation pour les plus débutants : belle expérience en condition facile !
Naturellement, au retour, nous voyons le carrefour où nous nous sommes trompés : une photo marque l'événement. Le traditionnel pot d'arrivée est ponctué de bières, de saucissons et d'anecdotes diverses.
Une journée à la hauteur des promesses, variée et où les néo-pratiquants ont pu parfaire leur technique dans des conditions idéales.
(1) Neige traffolée : neige dans laquelle il y a plein de traces à cause de tous ceux qui sont passés avant (NDLR)