Vendredi 1er mai – 7h30 : un rassemblement de petits et grands se forme au sud de Clermont – 10 enfants et 15 adultes se répartissent dans les véhicules. On dénombre davantage d'adultes que de parents pour cette sortie réservée aux petits. L'école provençale a la cote... Il faut maintenant convaincre les plus réticents à apprendre les prénoms des bambins, en insistant sur l'utilité de la démarche pour les trois fois 24 heures...
Un encadrant (à propos des enfants) : « D'abord, je ne suis pas physionomiste, en plus, ils changent tout le temps ! »
Celle qui a fait les courses pour 25 estomacs la veille : « Les enfants changent, en revanche, quand ils grandissent, ils ne changent pas de prénom, donc tu peux essayer d'apprendre... »
L'encadrant : « Bon, je vais essayer. A chaque fois, ils sont deux, c'est ça ? »
La cuisinière (donc) : deux, s'ils sont frère et sœur, effectivement.
7h45 – on révise : Malo et Armelle (9 et 11 ans), les enfants de Jacques, organisateur de la sortie, initiateur de surcroît, qui assure par ailleurs le transport de Clément, 11 ans. Ils partent en moulinette [non, pas maintenant] en Clio, ils partent en Clio.
Judith et Etienne (11 et 8 ans), les enfants de Florence et David.
Agathe (6 ans) et Gustave (7 ans), les enfants de Sandrine et Didier.
Antoine et Noémie (9 et 11 ans), les enfants de Jean-Charles.
Nous précisons : les enfants qui ne faisaient pas partie de « paires » n'étaient pas exclus de la sortie – la preuve :
Mathilde (11 ans), confiée par ses parents aux organisateurs, participait aussi à l'escapade.
On compte également des encadrants (ou pas), accompagnés (ou non) : Jean-Yves et Annick, Raphaël et Véronique, Denis et son VTT, Jean-Louis, Gilbert, Noël, et Aurélie.
Les clochettes d'un muguet qui se vend timidement en bord de route sont vite remplacées par de grosses gouttes de pluie tout le long du trajet. Nous atteignons le Puy Loubier – non – Puyloubier (réflexe auvergnat) : jolie commune provençale située à l'est d'Aix-en-Provence. Et nous voilà Puyloubériens trois jours durant.
La douceur provençale digne d'un 15 août breton accentue la bonne humeur de la troupe qui se hâte vers le massif calcaire. La flore exceptionnelle du lieu ravit les enfants, les nuages se dissipent progressivement – notre beau week-end provençal peut désormais commencer : Cézanne, ouvre-toi ! Les échos d'un cortège faunistique de montagne retentissent, la caresse des rayons d'un soleil couchant nous fait ranger capuches et K-way, et la Sainte-Victoire ouvre la voie – les voix – aux éclats de rire de nos enfants !
Suit une soirée riche en applaudissements pour célébrer l'anniversaire d'Agathe – la benjamine du groupe – qui souffle ses six bougies ; et après avoir félicité David, face à six bougies également – symbole de ses 24 ans – nous partageons les gâteaux préparés par quelques âmes généreuses.
Samedi 2 mai : un soleil magnifique presse petits et grands vers le site de la Marbrière où nous passons l'essentiel de la journée. Les plus téméraires se dirigent vers un autre site en fin d'après-midi. Je surprends une conversation :
Antoine (9 ans) : « Jacques, mes pieds se révoltent contre le reste de mon corps. »
Jacques : « Ah bon ? Mais qui est-ce qui décide, c'est pas les pieds, c'est le cerveau ; et le cerveau dit 'avance !', donc tu avances. »
Dimanche 3 mai : on se fraie un chemin au travers des vignes ensoleillées qui nous conduisent au dernier site d'escalade du week-end. Une vive fascination pour la descente en rappel initiée par Noël – notre MacGyver de la grimpe – attire les petits qui semblent se plaire à « avoir la trouille » avant le frisson de la chute.
Un dernier pique-nique englouti à la hâte marquera la fin d'une formidable sortie. Les voitures prennent le chemin du retour, chacun fige en mémoire des images de la Provence luxuriante – une escapade qui nœud mérite pas un 8 mais un beau 10/10 pour la réussite d'une organisation efficace, d'un encadrement exemplaire et pour l'humeur trépidante de nos Aix-débutants, désormais champions !
Aurélie Barnabé