Auteur : Jean-Baptiste Fourrel

Le programme était précis : départ aux aurores du collège Molière, destination les monts du Cantal. Camp de base : le buron d’Eylac. L’équipe : Will, Alex, Seb, Marielle, Julien, Thibault, JB. Objectifs : couloirs et goulottes de neige, belote et apéro. Pourtant, tout ne s’est pas déroulé comme prévu…

Les conditions sont bonnes en cette fin de saison, mais chacun prend tout de même un kit DVA-pelle-sonde. On ne pense pas en avoir besoin, ça prend de la place dans le sac, mais bon, c’est toujours mieux avec, alors tant pis pour le rab de saucisson. Bonne intuition ! La route d’accès au col est encore fermée, mais à la vue du puy Mary et de ses belles pentes enneigées, Thibault engage sa voiture avec un peu trop d’enthousiasme... et s’arrête net 20 mètres plus loin, le châssis enfoncé dans une grosse épaisseur de neige. Les roues patinent dans le vide de chaque côté.

Le premier mouvement de ses camarades est, bien sûr, de le laisser se dépatouiller tout seul comme il se doit. Enfin, faisant preuve d’une grande générosité - et pour ne pas trop raccourcir le programme de la journée - on se décide tout de même à sortir les fameuses pelles des sacs pour le tirer de là.

Réunion au buron et plan d’attaque des sommets cantaliens. Il y a beaucoup à faire sur les faces nord du puy Mary et du Bataillouse. Toutefois, un autre projet plus aventureux préoccupe l’équipe: la grande voie de la Bulle d’Hozières n’est probablement pas encore sèche.

Il y a peut-être aussi de la neige, encore mieux ! C’est donc à faire « en grosses », voire en crampons. Et il y a ce fameux surplomb à passer dans la seconde longueur. Qui se lance ? C’est décidé : Thibault et Alex vont tenter la Bulle pendant que Marielle, Seb, Will, Julien et JB s’attaqueront au puy Mary. Le lendemain, les groupes pourront être inversés, il y aura plus de temps pour envoyer deux cordées dans le roc d’Hozières. Thibault et Alex partent donc sous des encouragements très fraternels et nous allons chausser les crampons. Le puy Mary n’est pas si élevé que ça depuis le buron… qu’à cela ne tienne, on redescend au fond du vallon pour faire bonne mesure. La neige a un peu chauffé mais il y a largement de quoi se régaler. Le ressaut final est franchi avec un peu de jardinage et de mousse-tooling. Nous voilà au sommet, repartis pour un nouveau couloir.

Le soir venu, repos bien mérité au buron. Le gardien a monté du bois pour la cheminée, des bidons d’eau, il y a même du gaz et un réchaud. Ce confort ne nous fait pas oublier qu’Alex et Thibault ne sont pas encore rentrés… Soudain, les voilà ! La Bulle est vaincue et la voie ouverte pour les suivants.

Dimanche matin. La motivation est un peu retombée pour aller répéter la Bulle, en même temps que le brouillard. On prend un deuxième café pour voir si ça va se lever, un troisième, ça ne se lève pas. On part quand même !! La voie est belle. Tout en causant tranquillement pendant la redescente, on savoure les moments de la montée. Les autres sont allés au puy Mary, puis grimper au Rivalet quand la neige est devenue trop chaude. C’est déjà le soir et le retour au parking du collège Molière. Le week-end est passé bien vite.