Nous sommes une vingtaine de cafistes au départ du col de la Croix-Morand samedi 23 janvier dernier pour une journée J1 ski de randonnée. Il y a même la possibilité de passer tout le week-end là-haut avec une journée J2 le dimanche.
Première étape : s’équiper en veillant à ne pas chuter sur le parking gelé !
Après un briefing sur l’utilisation des skis à la montée et une vérification du DVA de chacun, nous voilà glissant sur nos « peaux de phoque » en file indienne. Certains sont déjà des skieurs de randonnée chevronnés, d’autres ont seulement quelques sorties dans leurs chaussures et pour quelques-uns, c’est une grande première. Très vite, les conversions sont nécessaires. Les encadrants, Damien et Albert, enseignent aux débutants cette technique de progression mêlant souplesse et équilibre. Le soleil est au rendez-vous, la neige aussi, mais la question d’installer ou non les couteaux se pose malgré tout. Les plus aguerris attendent les moins à l’aise. Albert ferme la marche.
Nous voici bientôt arrivés au premier sommet, le puy de la Tache. Avant d’entamer la descente, chacun range ses peaux. Il ne fait pas très froid dans ce large vallon et nous sommes quelques-uns à avoir même bien chaud suite à l’appréhension des premiers virages et à quelques chutes apparemment sans gravité. Aux endroits ensoleillés, la neige est déjà transformée. Une pause s’impose pour s’hydrater, reprendre quelques forces, enlever une ou deux épaisseurs et remettre les peaux. Les montagnes blanches se dressent autour de nous, laissant émerger les bruyères par endroit.
Nous repartons tranquillement sous le soleil de midi. Après quelques conversions à travers bois, nous nous arrêtons devant un panorama magnifique : l'endroit idéal pour casser la croûte et s'entraîner à la recherche de victime d’avalanche au moyen des DVA.
Damien nous invite à participer à cet exercice mis en scène. Tous les DVA finissent par être retrouvés dans cette simulation demandant vivacité, humilité et esprit d'équipe. Il faut aussi savoir sonder sans confondre la victime factice et le sol herbeux. « Mieux vaut ne pas se retrouver sous une avalanche ! » La conclusion d'Anne-Laure ne laisse planer aucun doute.
Il est temps de repartir vers un nouveau sommet, le puy de Monne. Voir les efforts de tous donne le courage d'avancer. Pour la descente, certains oseraient s'engager du côté où la corniche surplombe un mur glacé. Mais finalement, nous optons pour le chemin de crête qui débouche sur un vaste versant blanc. Albert rappelle des fondamentaux pour sécuriser la descente. Deux ou trois conversions aval si besoin et quelques virages plus tard, le relief nous incite à recoller les peaux, si possible sans semer de matériel. Un hélicoptère passant au-dessus de nous et les sons des sirènes de pompiers montant depuis la route, rappellent à leur façon que vouloir se dépasser en pratiquant un sport de montagne n'est pas sans risque.
Le jour commence à décliner, mais le refuge est en vue. « On peut encore monter un petit peu pour aller admirer le coucher de soleil et le lever de lune », propose Damien. Dernière descente de la journée sur une pente légère. La neige ne nous a pas attendus pour redurcir. Nous sommes fourbus mais les bières mousseuses, les chocolats crémeux et les sourires partagés autour des tablées au refuge témoignent de la belle journée passée. Merci !
Anne-Elise Raveneau