Séjour Calanques du 5 au 8 octobre 2017

Le 08.01.2018, par GeorgesS-685, 3 commentaires


Auteur : Pierre Guéry

Sur les traces de Gaston (*)

Jour 1 :

Suite à un départ matinal de notre chère capitale auvergnate, nous voilà partis à l'assaut des Calanques ; déjà, sur le trajet, la motivation est à son comble, avec un soleil magnifique et une météo annoncée au beau fixe ; seul un petit mistral pourrait nous gâcher la fête.

Nous arrivons à midi à l'auberge de la Fontasse, la piste en terre et l'aspect rustique du refuge donnent déjà un air d'aventure à ce séjour. Le site est magnifique avec la vue sur la mer, le repas est vite avalé, on sent que nos aventuriers ne sont pas venus ici pour enfiler des perles ! Nous fonçons en direction de la calanque d'En-Vau.

Noël, Babou et Véro partent en direction du « Pouce », cette voie semi-terrain d'aventure en 6a avec une traversée de grotte qui avait l'air d'être magnifique, mais quelque peu engagée. Raphaël et Jean-Yves partent sur la voie « l’Arête des garçons de café », Thierry et moi partons sur la voie « Moitié moitié » ; nous ne le savons pas encore, mais nous allons prendre un but sur cette voie extrêmement patinée, mal équipée ; en deuxième longueur, nous décidons de taper un rappel dans la voie, aucun plaisir par ici...

Il est maintenant l'heure de prendre un apéro convivial. Je découvre le groupe, nous sommes au mois d'octobre et je viens juste de prendre ma licence, je sais déjà que je n'aurai aucun mal à m'adapter à ce groupe qui me réserve un accueil chaleureux.

 

Jour 2 :

Les discussions de la veille nous avaient fait prendre la décision de partir tôt pour nous attaquer à cette voie qui nécessite une heure trente d'approche. Il fait beau, mais le mistral est fort, l'ambiance est sérieuse, la descente dans un pierrier et le jeu de piste pour accéder à la voie nous rappellent qu'ici, le terrain peut-être aussi escarpé qu'en haute montagne et l'orientation compliquée. Mais Noël se joue de ces difficultés et nous mène sans détour au pied de la voie.

Nous sommes aujourd'hui dans le secteur de l’Eissadon, « sur les traces de Gaston », Gaston Rébuffat bien sûr ! Notre illustre alpiniste, qui a signé l'ouverture de nombre de voies majeures des Alpes, était bel et bien originaire de Marseille, et grimper dans les Calanques, c'est marcher un peu sur ses pas...

Chaque ouvreur a son style, et le style de Gaston, ce sont souvent des traversées, debout sur un éperon, avec un pas à faire dans le vide... une façon très ludique d'aborder la pratique de l'escalade. Nous nous donnons à cœur joie de suivre ses lignes, et nous retrouvons donc à une bonne quarantaine de mètres au-dessus de la mer entre deux parois où celle-ci s'engouffre. On se sent tout petit là-dedans, la mer est grosse, le mistral est fort, le petit pas 6 a+ en traversée sur de petits grattons ne manque pas de faire monter le cœur en pression. Cette fois-ci, c'est sérieux, je n'ai pas fait de grande voie de l'été, et la petite attente pour laisser avancer nos amis cafistes a mis mes nerfs en bouillie. Les deux dernières longueurs sont magnifiques en 6a, on retrouve le soleil et un semblant de sérénité, l'arrivée au sommet est juste exceptionnelle : nous avons les pieds dans le vide au-dessus du gouffre, et on embrasse d'un seul coup d’œil la totalité des calanques. Nous découvrons une petite boîte et un doudou laissés par les précédents grimpeurs, ce qui nous permet de laisser nous aussi une petite trace de notre passage dans le livre d'or, eh oui, les grimpeurs auvergnats sont passés par là le 6 octobre 2017 !

Magnifique voie que je classe dans les dix plus belles voies de ma vie. Je compte bien la refaire un jour...

 

Jour 3 :

Après une journée passée tous ensemble, le groupe se scinde cette fois en deux : le groupe « Vide et Eau », grande voie très verticale avec plusieurs longueurs en 6a « plein gaz », que nos téméraires Noël, Babou et Thierry vont s'empresser de faire, et le groupe « Traversée Ramond ».

La question est simple, tu veux du sérieux ou de la balade ?

Popopo, tranquillou aujourd'hui, laisse-moi aller me balader sur cette traversée en balcon au-dessus de la mer sous le plateau de Castelvieil ! Je ne regretterai pas mon choix, puisque cette traversée est superbe et ne manque pas de te mettre plein gaz par moment. Elle est ludique mais demande quand même une bonne connaissance des techniques d'assurage, elle est à mi-chemin entre terrain d'aventure, via corda et escalade, et nécessite la pose de coinceurs, sangles, etc.

Rien à voir avec l'escalade conventionnelle où tu grimpes vertical et tu redescends dans la voie : ici, tu arrives par en haut, en commençant par deux rappels, puis s'en suit une traversée parfois dans la terre, parfois accroché à la végétation ou à un arbre. La « traversée Ramond », c'est retomber un peu en enfance... Il y a un passage où tu traverses assis sur une branche, avec une bonne trentaine de mètres de vide sous les pieds. L'ambiance est conviviale et détendue, je découvre mes nouveaux compagnons de cordée, Raphaël, Jean-Yves et Véro. Ils sont calmes, sereins et maîtrisent parfaitement toutes les techniques : je me sens parfaitement en sécurité, c'est très agréable de grimper avec eux, et le mistral s'est calmé ! Aujourd'hui, c'est un peu les vacances en comparaison des dix heures d'efforts de la veille, mais il faut quand même une bonne journée pour la faire.

Jour 4 :

Pour ce dernier jour, pas de grimpe au programme puisque les voies nécessitent au minimum une heure d'approche. Le groupe décide donc d'aller visiter Cassis pour partir tranquillement à midi. Pour Thierry et moi, c'est une journée de repos afin d’enchaîner les trois semaines de grimpe qui nous attendent. Nous avons la chance de pouvoir rester ici pour continuer notre route sur les traces de Gaston où nous avons pu «  poncer »  les calanques en faisant toutes les plus belles voies dont « l'arête de Marseille », entre autres, avec le fameux pas de Gaston…

Je veux remercier tous les membres de l'équipe pour leur gentillesse, j'ai passé un séjour magnifique avec tous les éléments essentiels à une bonne sortie grimpe que sont convivialité, sécurité, partage et bonne humeur. Merci à vous !

(*) Nom donné à une voie d’escalade des Calanques qui permet, depuis le niveau de la mer, d’atteindre le sommet de l’Aiguille de l’Eissadon : D+ (6a+/5c), 10 longueurs

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