Orpierre, du 11 au 14 mai 2017, récit d'un novice qu'on accroche sur un gros caillou

Le 26.06.2017, par GeorgesS-685, 1 commentaire


Auteur : Thomas Nemer

Jour 1

Après un trajet magnifique à travers l'Auvergne, puis l'Ardèche, tout au long de la matinée du 11 mai 2017, nous sommes finalement parvenus en début d’après-midi au petit village d'Orpierre, dans les Hautes-Alpes. Ce village de quelques dizaines d'habitations, fiché au fin fond d'une vallée, est surplombé par un magnifique rocher, le Quiquillon.

Le temps de déposer nos bagages au gîte, nous avons foncé sur les chemins pour nous trouver le plus tôt possible au pied des voies, dans le secteur de l'Adrech. Les sentiers d'approche étaient assez recouverts par les arbres, jusqu'au pied des voies ; aussi, c'est vraiment une fois engagé dans la première longueur que je me suis aperçu que ce rocher, déjà imposant depuis la vallée, l'était bien plus une fois accroché dessus. Pour moi, cela allait être un défi de taille d'aller jusqu'en haut. Malheureusement, les éléments nous ont dissuadés de pousser l'aventure jusqu'au sommet, et nous sommes vite redescendus jusqu'aux voitures, puis avons regagné le centre du bourg.

Nous sommes restés là, le temps de laisser passer l’averse et la frustration d'avoir été interrompus, le temps de parler un peu de tout et de rien, bref, le temps d'une bière,… puis nous avons rejoint le gîte où nous attendaient nos hôtes. Nous avons passé le reste de la soirée en leur compagnie, dans un cadre très familial, à partager le pain et le vin, jusqu'au moment où la fatigue nous a rattrapés et où nous avons décidé de nous réfugier dans nos lits.

Jour 2

La journée a commencé par un réveil avec le soleil et la première vision, à travers la fenêtre de la chambre, d’un champ de lavandes dans la vallée, était tout à fait agréable. Le temps de nous réveiller, et nous étions sur les sentiers pour rejoindre le pied du rocher. Chacun avait son ou ses partenaires pour la journée, et c'est avec Jean-Baptiste que j'ai marché jusqu'au pied de la face sud-est du Quiquillon.

L'escalade a duré toute la matinée, et au fur et à mesure des longueurs, je suis passé par plusieurs sentiments très différents allant de « C'est beauuuuuu » à « Mais j'aurais jamais dû venir, c'est bien trop dur pour moi, tout ça ! », en passant par « Oh tiens, c'est quoi ça ? Ah... De la boue dans un trou... ». Les longueurs, toutes différentes, toutes aussi passionnantes les unes que les autres, l'alternance des moments d'effort et de contemplation, et finalement le sommet où je retrouvai Jean-Baptiste et les autres. L'ambivalence de mon sentiment à ce moment-là (quelque chose de l'ordre de « C'était difficile ! Mais c'était beau ! Mais difficile, mais beau, mais difficile mais beau... etc. ») n’a pu être interrompue que par une sensation bien plus forte et ancrée dans l'instant, du type : « J'ai super-faim ! ». Visiblement, je n'étais pas seul dans ce cas, et nous avons tous grignoté nos provisions, en haut de ce rocher, large de quelques mètres à peine, tout en regardant les vallées de chaque côté.

Une fois rassasiés, nous avons marché le long du sommet du dièdre pour redescendre par un sentier qui menait directement au pied des voies de la face sud-est. Malgré le ciel qui se chargeait, nous avons entamé une seconde ascension, mais à peine étions-nous au premier relais que la pluie nous avait rattrapés ; aussi avons-nous fait marche arrière, comme la veille, et avons-nous passé le reste de la journée à nous détendre et à nous préparer pour le lendemain.

Jour 3

La matinée s’annonçait magnifique, et une fois prêts, nous nous sommes dirigés vers le centre du village, puis un peu plus haut, vers le sentier d'approche, longeant la rivière. Nous n'avions pas encore cheminé du côté sud-ouest du Quiquillon, et le paysage était assez différent, moins plongé dans la forêt, offrant pendant l'approche de jolies vues sur le secteur du château, de la cascade, des mines, et sur le village. Le Quiquillon était tout à fait imposant vu d'ici, et encore plus une fois au pied de la voie « Pilier sud », qui allait nous mener à escalader le long de l'arrête du dièdre. Ce n'était pas l'ascension la plus simple que j'ai entreprise, et pour être honnête, c'est grâce aux conseils et au soutien de Julien et Jean-Baptiste que je suis parvenu au sommet. Au passage, j'ai découvert l'escalade en flèche réversible : pour moi qui apprécie les manipulations de cordes et les nœuds, c'était fort sympathique !

Après avoir contemplé la vallée quelques minutes, nous avons longé le sommet du Quiquillon, comme la veille, pour faire un autre essai sur les voies que nous avions abandonnées à cause de la pluie. Malheureusement, une fois de plus, nous avons à peine eu le temps de faire une longueur qu'une averse nous a fait fuir.

Jour 4

Pour la dernière journée, nous nous sommes regroupés sur des voies plus courtes, dans le secteur de la cascade. La paroi était encore différente de celle des autres secteurs, et c'est en compagnie de Noël que je l'ai découverte. Là où je tremblais d'effort pour rester en place, lui se promenait en souriant et discutant, : il est probablement fait d'une matière moins dense et plus adhérente que moi... enfin j'imagine. La matinée s'est terminée par « La torture », une voie qui m'a laissé suspendu à mon fil un bon bout de temps avant que je parvienne à décoller à plus de 5 mètres du sol, mais qui, au final, n'avait de torture que le nom et les premiers pas car la suite était tout à fait sympathique. Nous avons ensuite longé le sentier un peu plus loin pour nous retrouver au cœur de la cascade, jusqu’à une petite alcôve parfaite pour partager le dernier repas du séjour.

L’après-midi, nous avons poursuivi le sentier jusqu'au secteur de la mine. J'avais cependant atteint ma limite, et bien trop mangé au creux de la cascade. Je n'avais plus l'énergie de faire quoi que ce soit, et c'est Noël qui m'a hissé jusqu'au relais, tel Sisyphe son rocher. C'est bien dommage parce que ce secteur offrait un mur encore différent des autres. Orpierre est vraiment un site plein de richesse, de beauté et de diversité.

C'était la fin d'un séjour dans un endroit magnifique en compagnie de personnes toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Je n'ai pas eu le plaisir de grimper avec Raphaël, Véronique et Babou, mais ce sera pour la prochaine fois, avec grand plaisir.

 


 
 

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