Le vendredi 4 novembre, nous avons perdu un grand alpiniste auvergnat et un ami très cher : Jean-Marc est décédé lors de sa descente de l'Ama Dablam au Népal.
C’est dans l'exercice de sa profession d’éducateur spécialisé au centre de rééducation des déficients visuels (CRDV) de Clermont-Ferrand que Jean-Marc a commencé à partager sa passion. En effet, en 1990 puis en 1992, c’est avec cinq jeunes non-voyants qu’il s’est investi à fond dans un projet un peu fou : après le mont Blanc du Tacul, c’est au Kilimandjaro qu’il les accompagnera, puis au sommet du mont Blanc. A force d’entrainement, de soutien moral, Jean-Marc leur a permis de gravir le plus haut sommet d'Afrique (5895 m), accompagné de trois de ses collègues (Frédérique, Laurence, Gaël) et de deux guides (Jean-Pierre Frachon, Patrick Behrault).
Au sommet du Kilimandjaro
Après avoir gravi des sommets mythiques des Alpes (l'aiguille Verte par le couloir Whymper en 1996, les Grandes Jorasses en hivernale par la face sud en 1999, le mont Viso en hivernale par la face nord en 2000, le couloir des Italiens dans la Grande Casse avec descente à ski par la voie normale en 2003, le Cervin et le mont Blanc un très grand nombre de fois), après avoir été « finisher » dans l'Ultra Trail du Mont Blanc,
Jean-Marc à l'Ultra Trail du Mont Blanc
c'est dans l’Himalaya qu'il continue ses aventures : après l’ascension du Kun (7103 m) en 2005,
Au sommet du Kun
du Mustagh Ata avec descente à ski de rando en 2009, de l'Everest en 2011, il s’attaque à l'Ama Dablam en 2022… ascension réussie qui sera malheureusement sa dernière.
Au sommet de l'Ama Dablam
D'une personnalité attachante, il restait très discret sur ses exploits sportifs et avait à cœur de partager sa passion en initiant à la montagne de nombreuses personnes de son entourage comme le prouvaient aussi ses activités d’encadrement en ski de randonnée alpine au Club Alpin Français de Clermont-Auvergne.
Il préférait parler des exploits des autres comme ceux de sa compagne Florence Beynel bien connue dans le monde du trail, ou de son ami Patrick Berhault parti beaucoup trop tôt lui aussi.
Mais en plus de tout cela, nous garderons dans nos cœurs le souvenir de sa bonne humeur inconditionnelle et de son rire tonitruant. Il était de ces personnalités qui ne laissent personne indifférent ; il pouvait agacer parfois car il ne s’embarrassait pas du superflu, mais pour tous ses proches il était avant tout l'ami sur qui on pouvait toujours compter.
Il est parti beaucoup trop tôt dans cette montagne qu'il aimait tant, mais on se souviendra de sa joie de vivre, de son incroyable envie de profiter de la vie à 200%, conscient qu'il était du côté éphémère de l’existence.
Avec Mike Horn au camp de base du Gasherbrum 2