Escalade à la Pierra Menta

Le 22.11.2015, par BernardF-05f, 1 commentaire


A la recherche d'un Paradis !

Le Paradis, promesse non tenue pour Charlotte, Séverine, Fabrice, Jean-Yves, Raïko et Bernard ! Départ prévu de Clermont le vendredi 4 septembre pour l'Italie et le refuge Chabod, l'ascension du Grand Paradis le samedi, et retour le dimanche.

La météo annonce tempête de neige et températures sibériennes pour le samedi. Alors, ce sera plan B, escalade à la Pierra Menta. Le refuge du Presset, à une demi-heure d'approche de notre objectif, est complet ; par chance, des places sont libres au refuge de la Balme, mais à une heure trente au moins d'approche.
Le Presset, nous y sommes, accueil chaleureux de Marie la Bretonne et du patron qui assure sa trente-quatrième saison au refuge.
Pour meubler la fin d'après-midi, petite randonnée au col du Rosset et sur l'arête qui le domine.

Samedi matin, temps couvert et venteux comme promis. Nous sommes décidés à faire l'arête Nord de la Pierra Menta... Le gardien nous conseille la face Est à l'abri du vent et, comme pour l'atteindre il faut passer au pied de l'arête Nord, nous aviserons.
A l'arrivée au col Nord, les perles de rosée sont figées par le gel et un courant d'air vivifiant nous incite à suivre les conseils du gardien. Contournement par l'Ouest pour rejoindre la face Est et le départ de la voie Bérard Rigotti et ses cinq longueurs. Le soleil filtre timidement quelques instants, un espoir rapidement déçu !
Jean-Yves emmène Charlotte et Fabrice, le rocher est adhérent à souhait et froid à regret ! Frissons pour Charlotte... ambiance montagne, les doigts sont vite insensibles au contact du rocher glacé.
Raïko suit avec Séverine et Bernard en flèche. « Mais que fais-je ici ? » crie Séverine qui reprend l'escalade après presque une année de pause ? « Bernard, redescends moi ! ». Je n'ai sans doute pas entendu... à cause du vent ! Deuxième longueur en traversée, partie la plus délicate de cette voie : un assurage complémentaire en téléphérique pour remotiver Séverine, n'exclut pas pour autant quelques bordées de jurons... ça déstresse et ça passe !
Les perles de rosée sont toujours figées en haut de la voie avec une petite bise en supplément... ce doit être notre purgatoire... prélude au Grand Paradis, probablement.
Rappel dans la voie voisine en 6a... « Comment fait-on si la corde se coince ? » me demande Raïko ?
Pique-nique au pied de la voie où la température est plus clémente. Le brouillard nous enveloppe furtivement : peut-être est-il temps de choisir un itinéraire de descente... « dré dans le pentu » : tentant, le refuge est à vue, mais option déconseillée par le gardien ! La tentation est trop forte, et cette fois c'est l'enfer... je culpabilise d'avoir proposé ce choix. Mais nos cafistes ont heureusement bon pied !
Retour enfin au sentier à dix minutes du refuge, et Raïko en profite pour se tordre une cheville, entorse peut-être, à suivre.
Charlotte et Séverine ont repéré depuis hier la tarte aux noix maison... par solidarité, nous partageons la gourmandise des filles !
Le temps d'une douche chaude (ce refuge est vraiment royal) et de nouveau à table.
A la fin du repas, brusquement, la lumière fait défaut... des bougies s'approchent perchées sur un superbe gâteau au chocolat... joyeux anniversaire Charlotte... le champagne coule à flot (voilà qui explique le surpoids de certains sacs).

« Oublier notre vie insensée, rejoindre le ciel
Que l'on imagine aussi pur que sa couleur pastel,
Vestige de beauté d'une nature si meurtrie,
Là-haut, loin du monde, un coin de Paradis. »

Réveil dimanche sous un ciel sans nuage. La cheville de Raïko est enflée et douloureuse, la sanction est sans appel : retour direct au parking, en profitant du 4x4 du berger, au son de l'accordéon de radio montagne.
Pour les cinq rescapés, ce sera une tentative à la Grande Parei, deux heures d'approche et un retour au parking qui s'annonce long, à moins que Raïko ne puisse venir nous récupérer aux chalets du Mont Rosset avec la voiture ?
Miracle de la technique, le message téléphonique passe depuis le col du Rosset !

Nous voilà au pied de la paroi, voie dite « La clé au pâtre » en six longueurs. Un petit calcul, et pour tenir un horaire raisonnable de retour sur Clermont, nous ne ferons sans doute que la moitié de la voie.
Charlotte, super motivée, part en tête dans la première longueur... bon équipement montagne, un peu aéré cependant, lecture de voie un peu délicate, mais du haut de ses trente ans du jour, la demoiselle est persévérante, félicitations ! Je rejoins Charlotte et nous poursuivons en réversible nos trois longueurs.
Jean-Yves nous talonne avec Séverine et Fabrice en flèche. Un cri strident parcourt la paroi, mais ce n'est pas le cri bien connu du grimpeur en détresse... seeec... un tyrannosaure aurait-il élu domicile dans le Beaufortin ? Renseignements pris, c'est Séverine qui hurle chaque fois que l'un de ses gros orteils touche la paroi !
Repli stratégique après la troisième longueur, rapide pique-nique et, après quelques hésitations sur la direction à prendre (j'ai pris la carte IGN du Grand Paradis... pas très utile dans le Beaufortin), nous rejoignons très vite les chalets du Mont Rosset et Raïko, qui, en nous attendant, a tout appris sur la gestion d'un troupeau en estive.

Ce séjour garde un goût d'inachevé, l'arête Nord nous attend... et la Grande Parei ne nous a pas offert toutes ses longueurs ! J'étais seul du groupe à connaître la Pierra Menta, et ce fut un immense plaisir de la dévoiler au moins partiellement. Quant à la Grande Parei, je l'ai découverte également : belle ambiance, rocher compact et très adhérent.
Et, bien sûr, le Grand Paradis ? Promesse pour 2016 ?

Ecrit par Bernard Finas

 


 
 

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