Week-end « Les Randos du Vertige »

Le 21.10.2016, par GeorgesS-685


Auteurs : Aurélie Barnabé, Jacques Le Guével et Denis Jouandon

Ce week-end était ouvert à tous (cafistes et non cafistes). Il s'inscrivait dans le cadre des évènements nationaux  "Fête de la Montagne" et "Que la Montagne est Belle". 

Montage vidéo de 11 min, réalisé par Stéphane Agon, qui donne une très bonne idée de ce bon moment :

https://www.youtube.com/watch?v=CieDqxDaTx4

 

1) Randonnées

Auteur : Aurélie Barnabé – le 30 juin 2016

Quand juin jacasse dans les gorges de la Jonte…

Samedi 25 juin 2016 (surlendemain du Brexit : les randonneurs Écaussais* font bande à part) 

C’est en car que les ‘rangs d’honneur’ du 25 juin 2016 sont sortis d’un Clermont bien vide à 6 h 00 du matin : Out ! Direction les gorges de la Jonte. Rapidement chaussés une fois arrivés au village du Rozier, les dix-sept randonneurs se hâtent vers le premier chemin, pris en charge par six encadrants : Thierry, Maurice, Jacques, Stéphane, Christophe et Didier, qui établissent deux groupes de marcheurs.

Le trotteur benjamin mène la troupe : Philippe, 5 ans, suivi de sa maman Delphine, puis Agnès, Élodie, Édith, Odile, Aurélie, Guilhem, François, Nicolas et Christian. Les 500  premiers mètres posent un premier problème d’itinéraire. Ceux qui marchent dans les ronces ne sont manifestement pas sur le bon. Les ferratistes, sans guide randonneur – eux – arrivent pourtant avant nous au lieu où nos chemins se séparent : les randonneurs suivent la montée sur le Causse de Sauveterre, traversant le village de Liaucous, pendant que les ‘via-ferrayeurs’ enfourchent baudriers, longes et chaussures appropriés, sans oublier LA poulie, qui, justement, n’a pas été retrouvée à l’issue du week-end (…).

Chacun sa voie donc. Et chacun sa voix chez les marcheurs qui, initialement répartis en deux groupes, n’en forment plus qu’un, en randonnant en rang d’oignons, suffisamment près les un(e)s des autres pour alimenter les conversations. Justement, évoquons les conversations : si la voix y est bonne, la foi ne l’est pas toujours. L’auteure de ces lignes se souvient d’échanges verbaux « costauds », à en perdre non pas son latin, mais… son chemin. Quoique, jusqu’à 12 h 30, tout va bien : les deux groupes se sustentent sur le plateau, près du Roc des Agudes.

-        Au menu    -

  • Entrée : le Brexit : pour ou contre ?
  • Plat principal : l’Éducation nationale en France avec sa sauce aigre (mais loin d’être douce), 
  • Dessert : manger bio, finalement : bien ou pas bien ?
  • Amuse-bouche (qu’on avait oublié tant l’entrée était appétissante) : sirop de rancœur saupoudré d’épices avec son chocolat très amer.

Rasséréné, le groupe « grande boucle » (ceux qui se sentent « gros marcheurs », donc) part admirer la vue au belvédère, qui laisse nos troupes bouche bée mais vite interrompues par un incident : les chaussures d’Édith rendent subitement l’âme ; un ras-le-bol décathlonniste que notre MacGyver de la rando, Stéphane, rafistole et répare, ayant des lacets et des élastiques au fond de son sac. Nos respects, Steph…

Dans le même temps, une deuxième troupe « petit circuit » file à l'est et plonge sur un sentier à flanc de gorge, situé à la limite entre le Causse de Sauveterre et le Méjean. Nous descendons dans le cirque de Saint-Marcellin, puis admirons grottes, ruines et bâtiments ‘trop glodytes’ pour l’époque mais typiques des causses. Puis on s’engouffre dans des allées bucoliques, mais… où est notre chemin ? Quid de nos désormais quatre guides rando aguerris : nos ‘gorges-trotteurs’ nous feraient-ils marcher ? Serions-nous perdus ?

- « Mais non ! » répond l'un d'entre eux, « le chemin est » (avec indexation du doigt vers le    lieu... dit)
- Un autre : « Mon GPS dit qu'on est . »
- Un troisième : « Mais non, puisqu'on est , on peut pas être là-bas. »
- Le quatrième (pas peu fier d'avoir trouvé la solution, faute d'avoir trouvé le bon chemin) : « Je sais ! »
Les regards dévisagent le sauveur qui reprend :
- « On est hors chemin, et puisque le chemin est (en montrant du doigt), on doit aller par là ! »
- Le premier reprend : « Ben tu vois, je te l'avais bien dit, c'était pas par là, c'était par là,.. »

Rassuré, le groupe reprend les conversations à toute volée avant de clore les débats animés de la journée par la discussion intense sur les bâtons de randonnée. L’un des guides rando, assistant au débat houleux, s’est improvisé scénariste de l’échange qui s’est déroulé en quatre actes, à retrouver sur :

https://www.gorges-de-l-âge-honte.com

Nous regagnons le Rozier vers 18 h 00, heure de l’ap….la douche.

**Tot capita, tot sensus… 

Dimanche 26 juin 2016

Réveil à 7 h 30. Les gorges sont toujours là. Le soleil aussi. Départ à 9 h avec notre groupe dominical : Marie-Odile, Édith, Éliane, Georges, Élodie, Odile, Agnès, Aurélie et Nicolas, Jacques, François, Christophe, Maurice et Stéphane. Absents : Guilhem, Thierry, Didier. Nous ne leur en voulons pas.

Rendez-vous sur le parking de la Maison des vautours. Nous saluons le vautour moine (Aegypius monachus), le vautour fauve (Gyps fulvus), le vautour percnoptère (Neophron percnopterus) et le gypaète barbu (Gypaetus barbatus) ; les quatre rapaces se sont réunis pour nous accueillir et nous faire visiter leurs terres. Nous passons la matinée à poser des questions, enchantés des réponses. Le chef et guide, Sylvain, nous abreuve d’informations et nous conduit au village de Cassagnes. Nous passons par le GR de pays « Tour du Causse Méjean ». Vue imprenable pendant le pique-nique. Nous croisons des marcheurs, et même Monsieur l’Agent de la Faune et de la Flore qui surveille les promeneurs(euses) mal intentionné(e)s, certain(e)s n’ayant aucun scrupule pour cueillir les jolies fleurs d’une nature précieuse – heureusement, de tels promeneurs(euses), nous n’en avons pas croisé(e)s.  

Alors que nous poursuivons notre chemin (qui était le bon ce dimanche) et suivons le circuit des corniches du Causse Méjean, c’est le feu d’artifice des vues sur les gorges. Il n’est pas question de gorge serrée, mais bien de souffle coupé devant le bien nommé « balcon du vertige » qui, par sa splendeur, nous le donne un peu. Quelques mètres plus loin, c’est le 14 juillet du panorama, le Noël des amants de la nature, face aux deux monolithes que sont le Vase de Chine et le Vase de Sèvres, rochers emblématiques de la région des Causses. Nous poursuivons par le rocher de Capluc (mot d’origine latine, Caput, Capitis = la tête, dixit Georges, notre érudit de la rando), rocher dominant les villages de Peyreleau, dans le Causse Noir, et du Rozier, sur la rive droite de la Jonte. On aperçoit Mostuéjouls – village médiéval situé à la limite de l’Aveyron et de la Lozère, en aval du confluent du Tarn et de la Jonte, niché sous la corniche du Causse de Sauveterre – Mostuéjouls et sa vue panoramique sur le château de Peyrelade.

Les points de vue font crépiter les appareils photos, sous un ciel bleu de juin qui nous raccompagne jusqu’au Puy-de-Dôme, où les randonneurs, ravis d’un week-end réussi, remercient ici chaleureusement encadrants et accompagnateurs pour leur bonne humeur, leur sens de ‘l’oriattention’ et leur organisation d’un week-end à sensations.

*** Ubi pecora, ibi vultures ! 

 

Remarquez la slackline tendue entre les deux Vases

Notes :

*Les « Écaussais » ne sont qu’un trait d’humour, puisque les habitants des causses sont les Caussenards

** Tot capita, tot sensus… = Autant d'individus, autant d'opinions…

*** Ubi pecora, ibi vultures ! = Où il y a du bétail, il y a des vautours !

 

2) Via ferrata

 Auteur : Jacques Le Guével – le 4 juillet 2016

Le samedi 25 juin 2016, le Causse de Sauveterre est outragé. Un instant, presque martyrisé… puis heureusement libéré. Si, vous lisez bien ! Point d'outrance dans ces propos liminaires, c’est un moment d'Histoire bien réel, sédimenté pour bien des ans dans le karst du plateau, imprimé jusqu'à ce que, comme tout ici, il ne s'érode. 

Comme vous le savez peut-être, le Causse de Sauveterre tire son nom de la « sauveté » qui caractérisait ce lieu : un refuge occitan, un havre autour d'une église où la loi seigneuriale n'avait plus cours. Il était interdit d'y poursuivre les fugitifs. Un lieu sacré.

Que fuient donc ces montagnards auvergnats casqués en ce samedi estival ? Quel tourment, quel ennemi les précipite à l'assaut des rochers ruiniformes de Liaucous en la commune de Mostuéjouls ? Toujours est-il que leur ardeur est manifeste, pas de visage crispé, de l'entrain plutôt. Une vingtaine de fuyards en goguette, descendus d'un car, cheminent un peu goguenards, sous la houlette de « cadres » hésitant sur la route à prendre.

Finalement, Bernard et Isabelle s'étant mis d'accord, le groupe se dirige vers le départ de la via ferrata. Un repas rapide à 11 h, et la troupe s’équipe du harnachement nécessaire : un baudrier, une longe de via ferrata pourvue d'un amortisseur de choc… qui ne diminue en rien notre saisissement devant la beauté du lieu : une corniche somptueuse dentelée de belles cheminées calcaires qualifiées de ruiniformes.

La terre sauve est là-haut. L’assaut, c’est maintenant. Isabelle passe devant, suivie d'adultes plus ou moins expérimentés. Les enfants sont en fin de cortège, encordés avec des encadrants pour plus de sécurité. Consigne est donnée d'aller au plus simple : « le parcours bleu » ! La ligne de vie serpente le long de la corniche au travers d'un chaos rocheux. Les échelles, ponts de singes, passerelles, ponts népalais se succèdent jusqu'à un croisement : bleu à gauche, rouge à droite, et au-dessus, un panneau signalant la difficulté du parcours rouge.

Le groupe de tête, constitué de gens raisonnables et respectueux des consignes, prend à gauche. Derrière, à la sortie d'une cheminée, Noël et Jacques s’arrêtent, se regardent,… échangent un peu. Certes, ils sont encordés avec des enfants (Clément pour l'un, Malo pour l'autre, tous deux jeunes cafistes aguerris), certes, le message du panneau est on ne peut plus explicite. Mais… c’est tentant. Jacques interroge Noël : le montagnard expérimenté ne semble pas opposé à l'idée de braver la difficulté. Après tout, la sécurité est assurée, les enfants sont encordés. On demande l'avis de Bernard, encadrant en chef. C'est OK, on y va. Tous les suivants optent aussi pour cette hardiesse. L'ascension s'accentue, se déverse même et… effectivement, c'est plus athlétique, plus vertigineux ! Les enfants peinent un peu, jurent devant cette dolomie récalcitrante... mais ça passe !

Le parcours rouge passe sous la tyrolienne. Le premier groupe y est déjà, et les allers sur le câble se succèdent. Certains font même des retours… et doivent terminer en s'aidant des mains. Le deuxième groupe achève à son tour le parcours par la tyrolienne, amusement final qui redonne le sourire et des couleurs aux enfants… un instant un peu chamboulés, mais finalement tous ravis.

Nous voilà donc au sommet de cette terre, sains et saufs, comme il nous l'était promis.

L'outrage a été de courte durée, nous quittons sur la pointe des pieds un lieu où l'homme sent qu'il doit se faire discret.

Alors, qu’avons-nous fui ?… Mais notre peur, sapristi !

Et qu’avons-nous trouvé ? Eh bien, un sacré beau pays, pardi !

3) Rappel

Auteur : Denis Jouandon – le 29 juin 2016

Après une journée de rando pour certains et de via ferrata pour d’autres sur le Causse de Sauveterre, suivie d’une nuit de repos, nous voici prêts pour la route vers les sommets du Causse Méjean. Casquettes, sandwiches, gourdes pleines et cordes garnissent nos sacs à dos. Le soleil illumine les falaises calcaires du Causse Méjean que nous nous apprêtons à gravir. Sous la houlette de notre guide Isabelle, nous empruntons le sentier Brunet. D’abord un chemin bétonné, puis en terre battue au milieu des pierres pour finir en sentier escarpé. Les langues se dessèchent ; heureusement, les pauses sont multiples. La montée n’a pas été vaine : à gauche la vallée du Tarn, à droite la vallée de la Jonte. Le paysage est grandiose, on en a plein les yeux. Un peu plus loin, en contrebas, le ravin des Echos et le rocher nommé « la Cathédrale ».  Après trois heures de marche caillouteuse, le point de chute (ou plutôt de rappel) sous le Vase de Sèvres est atteint. Les encadrants installent le relais pendant que nous contemplons une jeune femme progresser sur une slackline à plus de 120 m du sol, sous le regard aiguisé des vautours et en dominant la vallée de la Jonte. Casse-croûte pour un groupe et descente en rappel pour les plus téméraires. Une douzaine de descentes en rappel plus tard, sans le moindre souci et sans peur (enfin, presque), nous entamons le chemin du retour avec quelques rougeurs sur la peau, que les nuages épars n’ont pas suffi à protéger.  

Voilà une case supplémentaire ancrée dans nos mémoires, celle d’un week-end où la verticalité était de mise sur un site où les barres de rochers se succèdent, plus imposantes les unes que les autres, avec des formes qui ne sont pas sans nous rappeler un vase, un édifice ou une fusée.

En haut : ce n'est pas une ligne électrique, c'est la slackline !


 
 

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