Autrice : Cécile.
Ce 29 janvier de bon matin, ciel bleu et paysages blancs. Cyril, Jean-Louis, Marion, Sophie et moi arrivons avec le lever du soleil au col de la Croix Morand. Brrr, il fait bien froid. Heureusement la porte de l’auberge est ouverte et nous pouvons finir de nous préparer au chaud devant une boisson fumante.
Nous finissons nos sacs… Objectif : le tour du Sancy en deux jours avec nuitée dans le buron de Merdençon situé dans la vallée de la Fontaine Salée. Les sacs sont chargés des gros duvets hivernaux, des matelas, de la nourriture pour deux jours, des réchauds et… du kit hivernal pelle, sonde et DVA… Un sac de 12 kg… Pour Cyril, Sophie et moi, c’est la préparation à la traversée du Vercors, et Jean-Louis et Marion ont envie de tenter l’expérience de deux jours.
Allez hop, nous hissons notre sac sur le dos, chaussons les raquettes et c’est parti !
Cyril mène le groupe. Nous attaquons tout de suite la montée, avec un chemin en lacets qui permet la mise en jambes. Le soleil se lève, le ciel est dégagé et le puy de Dôme se détache au-dessus d’une mer de nuages qui recouvre Clermont.
Au puy de la Tâche, la vue à 360° est merveilleuse. Nous sommes au soleil alors que toute la vallée est coincée sous les nuages. Nous poursuivons notre randonnée et avalons à bonne allure le puy de Monne, puis de Barbier, puis de l’Angle.
Le massif du Sancy.
Question enneigement, ce n’est pas cela et nous devons à certains moments déchausser les raquettes et poursuivre à pied. La descente vers le col de la Croix Saint-Robert se fait en chaussures. Puis, après une pause, nous attaquons le roc de Cuzeau en raquettes, droit dans la pente. Chacun fait sa trace dans une neige craquante.
Au sommet, le monde arrive, c’est la sortie familiale, nous prenons la photo de groupe et nous éloignons un peu pour une pause pique-nique au soleil. Familles, enfants et chiens, à ski, raquette ou luge s’ébattent et s’interpellent au sommet. Le 360° de la nature autour de nous a un air de liberté bienvenu !
Au col de Cuzeau
Nous voilà repartis à randonner, raquettes tantôt aux pieds, tantôt accrochées aux sacs. Nous avançons sur le puy des Crebasses, contournons le puy de Cacadogne, le Pan de la Grange, le col de la Cabane et traversons les pistes pour aller courageusement attaquer l’ascension du Sancy. Soudain, les nuages envahissent le sommet du Sancy qui se couvre alors d’un voile blanc laiteux… Tant pis, nous y allons ! L’enneigement est faible par endroits et dans la neige d’après-midi bien molle, nous nous enfonçons à mi-mollets. Au sommet, soudain, le soleil pointe sous le rideau de nuages et nous éclaire d’une lumière jaune tamisée.
Il est temps de repartir. La redescente se fait en glissade sur les fesses pour une bonne part d'entre nous et nous prenons la direction du cirque de la Fontaine Salée en contournant le puy Gros par l’est. Nous traversons le rideau blanc et la lumière éclatante jaune nous irradie. Les chaînes du Cantal et du Cézallier sont devant nous, bien visibles avec le puy Mary et la brèche de Rolland.
Nous avançons sous le soleil descendant dans la vallée de la Fontaine Salée et parvenons au coucher du soleil au buron de Merdençon.
A notre arrivée, nous constatons qu’il fourmille de vie, ce buron ! Ouf, il reste juste cinq places ! Nous logeons sur la mezzanine tous les cinq, les matelas gonflés et collés les uns aux autres. Le feu craque déjà dans le foyer, réchauffant le buron et une fumée de bois mouillée donne une ambiance nuageuse dans la pièce. Cyril est à la préparation de l’eau chaude, c’est lui qui a porté réchaud et casserole. L’eau coule au robinet dans le chalet. C'est une chance car tous ne sont pas aussi bien équipés. Temps de repas, de partage sur notre journée et d’échanges avec les autres occupants d’une nuit du gîte. Et puis dodo. Là-haut, perchés sur notre mezzanine, les aérations nous épargnent la fumée, et la promiscuité nous tient bien chaud.
Journée J1 : 19 km et dénivelé positif de 1000 m.
Le matin, premiers levers, habillage, rangement des sacs à la lampe frontale et en alterné car l’espace ne nous permet pas de nous équiper tous en même temps.
Nous descendons faire notre petit déjeuner dans une cabane endormie…. Certains étaient venus faire la fête jusqu’à 2h du matin… et ronflent sur des matelas, étendus par terre.
Le buron de Merdençon
Nous démarrons un peu à la frontale en ce matin de fin janvier. La neige est croustillante et le froid encore vif, mais le ciel bien dégagé nous annonce déjà une belle journée. Nous montons le chemin du pèlerinage de la Vierge Marie menant jusqu’au sommet du roc de Courlande qui domine Chastreix à 1496 m. Nous y faisons la pause gaufres au pied des pistes venant d’ouvrir ce matin-là.
Les Plaines Brûlées
Puis l’ascension de cette randonnée nous fait traverser cette grande étendue nordique des Plaines Brûlées, laissant déjà paraître des touffes d’herbes éparses, avec, en fond de tableau, les skieurs de fond qui s’élancent sur la piste tracée en contrebas.
Pause déjeuner.
Nous enchaînons le salon du Capucin et le retour au Mont-Dore par le chemin forestier du funiculaire gelé et caillouteux. Par le chemin des Cascades, nous remontons jusqu’au col de la Croix Morand. L’auberge est encore ouverte pour accueillir notre arrivée avec chaleur humaine et remontants chauds autour d’une table où nous partageons les moments de cette aventure itinérante.
Journée J2 : 20 km et dénivelé positif de 1000 m
Bien au chaud
Merci, Cyril, pour ta proposition d’un vol de deux jours itinérants autour du Sancy.
