CR initié par Clémence Lapiere, Philippe Esnault, Pierre Cohignac, complété par Gilles Defoin et Damien Baudon (fait suite à celui de la journée du samedi 23 janvier) – le 10/04/2016
Au matin du dimanche 24 janvier, après une bonne nuit au Buron du Col, il y avait deux écoles.
D'un côté, ceux qui avaient choisi de ne pas perdre une seule miette de ce qu'il y avait à voir et à faire. Ceux-là ont quitté le lit de bonne heure, ont vu le soleil se lever et la lune se coucher depuis le puy de la Tâche, ont rempli leur temps d'efforts et de fraîcheur matinale, et allié la beauté du geste à celle du paysage enneigé.
De l'autre, ceux qui ont choisi de pas perdre une seconde du temps qu'ils avaient à dormir. Convaincus que leurs rêves les emporteraient bien plus haut que leurs jambes, ils ont attendu 9 heures avant de se mettre en route. Persuadés, avec raison, que le soleil serait assez magnanime pour les attendre, ils ont rejoint sur le parking les Cafistes du dimanche tout juste arrivés de Clermont (et Damien, redescendu de son lever de lune), prêts pour un nouvel exploit. Le dépassement de soi était, autant que le plaisir de la découverte partagée, au programme de chacun et, d'un point de vue comme de l'autre, personne ne fut déçu du voyage...
Well, well, les matinaux sus-nommés, l'estomac solidement lesté des gaufres du petit-déj, les yeux écarquillés et l'espoir (fou bien sûr) de repérer dans un ciel palissant trop vite, cinq points lumineux, à savoir les planètes Mercure, Vénus, Saturne, Mars et Jupiter, rarement épinglées de concert sur l'écliptique (la prochaine fois dans 11 ans ?), enchaînent des conversions techniquement irréprochables et débouchent sur le puy de la Tache. Ouf. Là-haut, le soleil a rendez-vous avec la lune, et nous avec les deux. Silence frisé, on en prend plein les yeux. Puis c'est la descente, encore crissante mais bienvenue quand même, hop, hop, hop, hop, hop (quelques virages, on n'est pas des fondus...) et Anne, pour un hop de trop, ou de moins peut-être, quitte soudain la scène pour le décor. Un instant, on doute : est-ce Anne ou son ski qui est cassé ? Fabien, Julien notre interne, quel diag ? Finalement, ni le ski, ni Anne, everybody is safe, the show must go on. On repeaute sous un soleil déjà chaud et un grand bleu de ciel dominical ; c'est d'abord plat, puis ça monte en direction du puy de Surains. Passé la cote 1520, ça y est, on voit le puy de l'Angle, enfin on en débat, mais si si, c'est bien lui. Quelques fruits secs, une pomme, un bout de choc, une omelette norvégienne, de l'eau (clairement, c'est la pause), quelques conversions toujours techniquement irréprochables et on émerge au sommet. En face, de l'autre côté du col de la Croix-Saint-Robert, le roc de Cuzeau et le Sancy en majesté, et plein d'autres sommets qu'un classique Alzeihmer d'altitude nous empêche finalement de nommer, mais on essaie quand même en mâchonnant un sandwich au poulet. Rassasiés, dépeautés, calés dans les fixations, on s'apprête à pousser sur les bâtons (oui, même en descente) quand soudain, floutés dans l'air dilaté par la chaleur, à peine distingués initialement, puis en se rapprochant en cohorte finalement reconnus, oui c'est bien eux, nos camarades de buron et d'expédition. Un moment fort, évidemment, mais on descend quand même, non ?...
Eh oui, c'est nous, les moins matinaux ! Montée finale, on pousse, pousse sur nos bâtons, on allonge bien le pas et c'est l'arrivée au sommet où nous retrouvons nos compagnons du week-end. Quelle vue magnifique et quel soleil de rêve ! Nous laissons repartir le premier groupe vers de nouvelles aventures de glisse, pour nous, l'heure de ravitailler le skieur est arrivée ! Chacun profite de son casse-croûte sous la douce chaleur d'un soleil généreux. Anne, qui était dans le groupe matinal de Fabien et Didier, décide de rester avec nous, une côte la faisant souffrir quelque peu. Notre groupe se scinde en deux, Damien proposant aux plus aguerris un retour via le puy de Monne. La descente se profile pour le groupe d'Yves. Passage au col dont j'ai évidemment oublié le nom (Barbier ?), puis redescente complète du vallon dans des conditions de rêve, passage en slalom dans la forêt et arrivée tout en bas, tout entiers et tout heureux! Il ne nous reste plus qu'à remonter vers le col de la Croix-Morand, tous en file indienne derrière Yves qui, en vieux routier du secteur, connaît le cheminement. Il faut un peu jongler entre mottes de terre, cailloux affleurants et passages herbeux (on dirait du ski de fin de saison), et on arrive entiers au point de départ.
Le groupe de Damien redescend un peu sous le Barbier, puis remonte au puy de Monne, pour une belle descente en face Est. Dans le vallon remontant vers le col entre le puy de Monne et le puy de la Tâche, retrouvailles avec le premier groupe : l'endroit est parfait pour un petit entraînement DVA multi-victimes (ne pas oublier les indices visuels !) et un gros entraînement au pelletage - dégagement de victimes. Puis retour des deux groupes au col de la Croix-Morand où l'on retrouve celui d'Yves.
Petite pause au buron avant de redescendre vers Clermont.
