28 février – 3 mars 2025 : Valmeinier, Massif du Thabor, Terre Rouge.
Auteures : Maria et Cécile.
Les participants : Catherine, Cécile, Fabrice, Houyam, Jean-Luc, Maria, Maurice, Patrick, Richard, Sophie, Sylvie, Thierry.
Vendredi matin à l’aube, nous prenons la route en direction de Valmeinier. Le minibus de Patrick fait merveille en transportant huit d’entre nous !
Depuis Valmeinier, la montée au refuge de Terre Rouge situé à 2.169 m d’altitude, se fait par un joli vallon ensoleillé. Dès le départ, nous constituons deux groupes de six, chacun progressant à son rythme et en suivant son propre itinéraire.
Nous nous installons au refuge et préparons la journée du samedi. Chaque groupe choisit une destination parmi deux possibles en fonction de la météo et du BERA (Bulletin d'Estimation des Risques d'Avalanches) puis réalise une CSV (Cartographie Systémique des Vigilances). Ce travail en commun vise à élaborer une représentation schématique de la course tenant compte des difficultés du terrain, mais également de l’état et des souhaits de chacun. Elle permet à chacun de s’impliquer dans le choix des itinéraires, de s’approprier le parcours et d’être actif dans la préparation.
Samedi matin, le brouillard et le vent sont au rendez-vous. Nous décidons de nous arrêter aux lacs des Glaciers et de rentrer déjeuner au refuge. Dénivelé positif : 500 m.
Après-midi, lecture et jeux. Le soir, autre CSV pour préparer la montée à la pointe de Terre Rouge à 3.080 m. La météo est favorable et le vent encore fort devrait faiblir dans la journée.
Notre troisième jour s’annonce prometteur : si le vent est toujours là, et a soufflé toute la nuit, il devrait faiblir en milieu de matinée, ce qui nous donne l’espoir d’atteindre notre objectif ambitieux, la pointe de Terre Rouge. Le soleil brille à l’horizon lorsque nous sortons du refuge et semble nous montrer la voie : plein Est ! Mais vent de face… qu’à cela ne tienne, nous sommes prêts, la journée d’hier nous a servi d’échauffement. Il nous faut cependant rester prudents. Nous avançons, certes, mais à faible allure, louvoyant pour échapper aux pentes les plus raides et aux menaces qui peuvent venir des quatre points cardinaux. Le BERA nous a prévenus, aucune pente ne nous protègera aujourd’hui : alors souvent en mode vigilant, nous progressons lentement mais sûrement.
Premier objectif : La Pierre du Déjeuner que nous dépasserons en gardant nos distances - BERA oblige. Nous avons fait quelques concessions à la trace initialement prévue. Le vent souffle toujours mais miracle, en piquant au Nord, le pic du Thabor et le mont Thabor nous servent de rempart, coupant le vent et nous permettant une progression moins saccadée. Le déjeuner en plein soleil avec pour certains la Vanoise en ligne de mire, ou les Ecrins en toile de fond, nous récompensent déjà de nos efforts. La pointe de Terre Rouge est là, devant nous, brillant sous le soleil… comment y résister ? Nous partons à l’assaut de cette dernière difficulté, sans penser à la fatigue qui commence à se faire sentir. La neige tient bien sous nos raquettes et très vite nous arrivons au sommet : pour certains d’entre nous, c’est le premier 3.000 à raquettes. Mais la joie est la même pour tous et la vue indescriptible. Le pic du Thabor en face, immense et impressionnant, donne le vertige. Nous revenons au gîte en douceur, glissant sur les pentes enneigées avec aisance et bonne humeur, grisés par les hauteurs que nous venons de quitter.
Randonnée de 13 km avec 940 m de dénivelé positif… Mille milliards de mille Thabor !
Quelques-uns encore plus chanceux apercevront pendant cette course deux lagopèdes jouant dans la neige. C’est notre dernière soirée au refuge, nous la fêterons par un apéro bien joyeux.
Lundi, nous redescendons sous le soleil vers Valmeinier après avoir remercié nos hôtes qui ont su construire un refuge confortable et sobre à la fois, où il fait toujours bon se retrouver.
Un grand merci à Houyam, Thierry, Sophie, Fabrice et Maurice pour avoir organisé ou aidé à l’encadrement de cette belle randonnée au Thabor.